Informations CARMF n°66

 

Décembre 2018


Éditorial du Président

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Informations de la CARMF n°66 - Décembre 2018

 

 Informations de la CARMF n°66 - Décembre 2018 

 

 

Éditorial

editorial du président

Éditorial du Président
La CARMF doit-elle mourir ?

Portait du docteur Thierry Lardenois, président de la CARMF, généraliste à AngevillersPourquoi cette question qui peut paraître iconoclaste de la part du Président de la CARMF ?

Comme vous le savez, le gouvernement prépare une grande réforme des retraites, et, en dépit des dénégations de façade, la conséquence de cette réforme sera la disparition plus ou moins progressive des 42 caisses de retraite françaises.

Et après tout, pourquoi pas si c’est pour faire mieux.

 

Qu’est-ce que la CARMF ?

C’est d’abord, et avant tout, des femmes et des hommes au destin commun : leur métier, la médecine. Mais plus encore, c’est un idéal, c’est un mode de vie où les familles sont forcément impliquées au quotidien.

C’est ce que le Haut-Commissaire à la réforme des retraites (HCRR) appelle le corporatisme.

C’est pour moi un parcours fait de travail, de compassion, d’investissement jusqu’au plus profond de ce qui est humain en nous, mais c’est aussi un parcours de bonheur et de reconnaissance de l’autre et par l’autre. Il faut pour ce métier de l’intelligence, de la connaissance, du travail mais aussi de l’âme et c’est peut-être ce qui dérange nos détracteurs. C’est enfin un engagement personnel et familial : combien d’entre nous n’ont pas vu grandir leurs enfants ?

Quel rapport allez-vous me dire avec la retraite ? Simplement, il n’est pas illogique que ceux qui savent la douleur (ou souffrance), s’occupent de ceux qui portent la douleur (ou souffrance), simplement. Qui d’autre qu’un médecin peut comprendre un médecin ? Cet affreux nanti, qui rentre chez lui chaque soir avec le poids des décisions qu’il a dû prendre et de leurs conséquences. La CARMF est une caisse de médecins pour des médecins.

 

La CARMF corporatiste ?

Pour autant sommes-nous corporatistes, égoïstes, réactionnaires et rétrogrades ?
Non. Nous sommes pragmatiques et techniques :
- notre abondement à la compensation nationale s’élève à 922 € par médecin, quand un salarié ne contribue que pour 143 € ;
- notre niveau d’action sociale est inégalé au niveau des professions libérales (populations socialement comparables) ;
- notre contribution fiscale, en plus de notre apport sociétal, que personne ne peut nous dénier, est incontestablement dans la fourchette haute de toutes les autres professions ;
- nous avons inventé et appliqué le régime universel quand personne n’en parlait encore.

 

La CARMF a-t-elle besoin de la réforme ?

Le régime complémentaire de la CARMF est à l’équilibre technique de façon définitive en dépit du décret sur les placements qui va immanquablement obérer ses performances. Tous nos paramètres sont maîtrisés et stables, les études actuarielles réalisées depuis vingt ans sont confirmées et les objectifs, notamment en termes démographiques, atteints ou dépassés. Voir le communiqué de presse du 19 octobre 2018 sur le site internet de la CARMF : « Fin des médecins libéraux ? La CARMF répond à M. Delevoye ».

Notre stabilité, nos perspectives d’avenir sont la preuve de notre expertise et de notre légitimité à questionner la réforme. Nous sommes donc vigilants, nous qui offrons à nos affiliés une certaine sécurité, une fiabilité. Nous ne pouvons pas plonger les yeux fermés dans l’inconnu et risquer de compromettre le bien vieillir de nos retraités actuels et futurs.

Voilà ! D’un côté un système sûr, stable, avec ne l’oublions pas un système d’information éprouvé (le nerf de la guerre en pareil situation), de l’autre une inconnue cachant certainement des pièges derrière une belle idée philosophique.

 

La CARMF est-elle opposée à toute réforme ?

Nous sommes FAVORABLES aux principes de cette réforme. Nous avons même des propositions pour qu’elle réussisse. Je vous invite à les découvrir en cliquant ICI.

Nous sommes FAVORABLES à une réforme solide, réaliste, stable dans le temps, capable d’apporter une protection sociale digne à tous les français.

 

La réforme est-elle juste ?

Les conditions de fusion des régimes ne semblent pas équitables en raison notamment de leurs disparités actuelles. Si nous n’avons pas d’objection de principe à l’intégration du régime des retraites des fonctionnaires, nous craignons que cette réforme ne cache habilement la transformation d’une dette fiscale en dette sociale, faisant ainsi porter sur les retraites des français le poids des retraites des fonctionnaires que l’État devait financer. Est-ce que cette réforme ne cacherait pas un désengagement de l’État dans le financement de la retraite des fonctionnaires ?

C’est pourquoi nous demandons avec insistance une étude actuarielle, circonstanciée, et paramétrique de la réforme, sous le contrôle de la Cour des comptes et d’actuaires indépendants, préalablement à sa mise en place. La CARMF est en capacité de le faire pour son compte et de présenter de façon précise et transparente tous les éléments de son équilibre financier futur. Il n’est pas concevable pour l’État de mettre sur pied un tel monstre sans qu’il soit capable de produire une étude actuarielle exhaustive. Il en va de la crédibilité de la réforme.

 

La réforme est-elle viable ?

La réforme, telle qu’elle est pressentie, ne nous semble pas capable d’apporter les garanties dont les affiliés bénéficient actuellement.

Nous savons aujourd’hui que les 41 autres caisses sont très éloignées du modèle du régime universel. Aussi, je peux affirmer que vouloir mélanger ces 41 caisses de retraite avec la CARMF reviendrait à mettre des glaçons dans l’eau chaude pour administrer une tisane à un mourant.

Soit on souhaite que la réforme soit rapidement en place et il faut en limiter le périmètre, soit on veut que le régime soit totalement universel et il faut donc que la réforme prenne son temps, le temps que les 41 caisses rejoignent les critères de convergence (âge, point, cotisation, rendement) en toute sécurité, car à ce jour, la seule caisse à répondre aux critères du régime universel est bien la CARMF. C’est donc qu’elle n’est pas si mal gérée, puisque même Monsieur Delevoye rend hommage à notre gestion.

C’est pourquoi je pense donc que la CARMF ne doit pas mourir, parce qu’elle est en capacité de fournir immédiatement un modèle de développement à une réforme socialement juste et économiquement viable. Il faut pour cela maintenir notre institution non pas par corporatisme mais pour ses capacités innovantes et son modèle technique.

Avec mes confraternelles amitiés.

Thierry Lardenois



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