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Dr Maudrux
Garo/phanie

Retraites : que faire ?

Les retraites on en parle, sans que les choses avancent beaucoup. Le diagnostic et les solutions sont pourtant connus depuis des années, mais il est un peu tard, sans doute trop tard pour les appliquer, ce que personne n'ose dire.

On veut maintenir la répartition, soit, mais pourquoi en cache-t-on encore les conséquences ? Le dernier rapport, celui du Conseil d'Orientation des Retraites, a donné son verdict mi-2002 : si rien n'est fait, la retraite de celui qui est aujourd'hui en début d'activité va chuter de 45 %, soit un peu plus de la moitié de ce qu'il croit avoir droit. Pour maintenir la retraite au niveau actuel, la cotisation globale du régime général devra passer de 26 % à 41 %, de quoi faire fuir tous les emplois à l'étranger et diminuer le nombre de cotisants. Quant à l'augmentation de la durée de cotisation, pour maintenir les retraites au niveau d'aujourd'hui, il faudra cotiser... 9 ans de plus !

On peut être encore plus inquiet lorsqu'on sait que ces chiffres sont obtenus avec une croissance conduisant à un doublement du pouvoir d'achat. Si nous sommes seulement aussi riches qu'aujourd'hui, ce que nous souhaitons tous, ces prévisions sont à diviser par 2. En dépensant aujourd'hui 3 % de plus que ce que nous produisons et 1,5% de croissance, c'est en marche arrière que nous avan�ons vers l'avenir.

Heureusement il y a l'État qui garantit tout. C'est oublier que l'État ne produit rien. Ce qu'il distribue, il faut qu'il le prenne quelque part. Ce qu'il donnera demain pour “garantir” les retraites, il sera obligé de le prendre dans une de vos poches, de la manière la plus discrète possible. C'est là tout l'art de la politique.

Alors que faire ? Commencer par revenir à des bases saines et du bon sens, le reste suivra :

Retour à l'égalité entre citoyens : à revenu égal, cotisation égale, à cotisation égale, retraite égale, que l'on soit salarié, fonctionnaire, indépendant, profession libérale ou élu.

Il faut d’abord informer les citoyens de la situation à venir. En cachant la vérité, ils n'accepteront pas de vraies réformes. En poursuivant la fuite en avant, on continuera de ponctionner sans espoir, leur ôtant toute capacité d'épargner à côté pour permettre de pallier aux aléas inévitables de la répartition.

Il faut ensuite diversifier les risques, diversification qui passe par trois étages, trois financements différents, trois niveaux de responsabilités : État, partenaires sociaux,
individus.

1er étage : Régime de base sous la responsabilité de l'État, non des partenaires sociaux. Plus de cotisation sur le travail, mais financement public, basé sur la solidarité. C'est le rôle de la CSG, de la CRDS ou mieux d'une TVA sur la consommation. On ne pourra garantir toutes les retraites, on peut et on doit garantir ce régime de base, dont le rôle n'est pas de fournir 20-40-60 % du dernier revenu, mais le minimum vital pour tous, quel que soit son revenu d'activité ou sa durée de travail.

2è étage : Professionnel et autonome. Nous avons tous des professions, des revenus, des sensibilités différentes. Il faut des caisses professionnelles, gérées par les partenaires sociaux, élus par les affiliés. Il faut des règles de
transparence, avec publication des prévisions établies selon les mêmes règles et contrôle de ces publications. Répartition ? Capitalisation ? Laisser les intéressés, décider eux-mêmes.

3è étage : Épargne relevant de la responsabilité individuelle. Cotisation retraite fiscalement déductible, avec crédit d'impôt pour que les bas revenus ne soient pas lésés. Combien peut-on déduire ? Autant que l'on met dans un système collectif basé sur la solidarité. Si je cotise 1 000 € dans le RB, je peux déduire 1 000 €. Ainsi ceux qui se débrouillent pour ne rien payer n'ont aucun droit.

Il faut enfin ne pas aborder le problème de la retraite à 60 ans de front : la retraite se prend entre 60 et 65 ans. Plus on part tôt, moins on touche, mais plus longtemps. L'abattement doit être calculé à coût neutre pour les autres cotisants. La cotisation doit aussi être à la carte, avec possibilité de cotiser plus. Celui qui veut partir plus tôt avec la même retraite qu'à 65 ans et qui est prêt à payer doit avoir cette possibilité, tout comme celui qui veut travailler plus longtemps pour toucher plus.

À part l'ASV où il aurait été plus logique et plus judicieux que la “part caisses” soit une cotisation versée dans le second ou le troisième étage, seul moyen de garantir aux confrères concernés leurs “honoraires différés”, la politique de la CARMF s'inscrit parfaitement dans ce cadre.

Nous défendons un régime de base unique qui ferait disparaître la compensation. Dans notre régime complémentaire pourquoi nous refuse-t-on un départ et une cotisation à la carte, votés par le Conseil. Le troisième étage est lui en place avec Capimed. Il y manque de la souplesse dans les cotisations et une sortie optionnelle : récupération du capital ou versement d'une rente.

Bien que n'ayant pas fait l'ENA, les médecins sont des hommes de bon sens. Nos hommes politiques, en écoutant les premiers au détriment des seconds, conduisent la France dans une impasse. S'en apercevront-ils à temps ? Il ne faut pas seulement parler de la France d'en bas, il faut aussi l'écouter et l'entendre.

Le Président

Gérard MAUDRUX

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