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Septembre 2017

Éditorial : Cedant arma togae - Que les armes cèdent à la toge

Par cette citation, Cicéron (de officis, I, 22) défend avec éloquence la prééminence de la démocratie sur la force ! Comme toujours, merveille de la langue française, les interprétations possibles sont nombreuses. Si, prise au premier degré on peut penser que Cicéron indique que l’armée doit obéir au pouvoir civil, le message politique est plus subtil. Il s’agit d’un rappel, vibrant et éloquent à la légitimité démocratique et au pouvoir des urnes ! Toute chose imposée, sans concertation, est contraire à la démocratie.

Aujourd’hui, l’ENA, quintessence de l’omniscience, décide de tout, et qu’importe l’avis, l’expérience, la connaissance des hommes et femmes de terrain légitimement élus.

edito Pour la CARMF qu’en est-il ?

 

Vous savez tous que notre équipe soudée, solidaire et efficace a permis la mise en réserves de 7 milliards d’euros pour assurer la retraite de nos « papy boomers ».
Songez, bien sûr, que ce travail repose sur une stratégie dictée par l’obligation de pérennité. Rien n’a été laissé au hasard. Rien sauf l’action des Pouvoirs publics, dont nous ne pouvions imaginer qu’elle se ferait contre les médecins !

De quoi s’agit-il ? Comme vous l’imaginez, ces réserves sont placées, et productrices d’intérêts de façon à alléger la pression sur les générations cotisantes tout en assurant l’objectif : l’équilibre à long terme.
Le contrôle de ces placements est assuré par l’État, conformément au Code de la Sécurité sociale, et ce, aussi bien dans les modalités de placement, que dans la répartition des actifs. Différents décrets, dont le dernier en 2002, ont permis d’assurer la sécurité de ces placements. L’audit de la Cour des comptes sur la période 2004-2014 n’a émis aucune remarque concernant ces placements, prodiguant quelques conseils de meilleure prise en compte des risques après concertation !
Concrètement, au pire des crises de 2008 et 2011 nous avons toujours su préserver les intérêts de nos mandants…

 

Qu’importe !
En dépit de nos résultats et de notre disponibilité, des preuves constantes de notre savoir-faire, des rapports que nous transmettons régulièrement, l’administration a décidé en juin 2016 d’édicter un nouveau décret ! Son but ? Comme en 2002, encadrer la nature de nos placements (ce contre quoi nous n’avons jamais rien eu à redire sur le fond).
Malheureusement, ce projet se révèle catastrophique, générateur d’un manque à gagner considérable pour notre caisse. De plus, il est entaché de suspicion et d’une immixtion dans notre gestion inacceptables !

L’action cumulée des caisses de professions libérales et de quelques députés ayant compris l’incohérence du projet a fait stopper celui-ci, avec la promesse d’une véritable concertation sur un nouveau texte.

Concertation, il n’y a pas eu !
Mais nouveau texte, par contre, il y a eu ! Pire que le premier, encadrant à ce point nos placements, que les pertes putatives, que nous avons immédiatement calculées, sont de l’ordre 1,8 milliard d’euros !
Pour la petite histoire, le texte a été publié le dernier jour du précédent gouvernement, mais postérieurement à l’élection présidentielle et donc à l’élection effective de Monsieur Emmanuel Macron !

Ce texte, bien qu'élaboré par les gouvernements de Messieurs Valls et Cazeneuve, vient de recevoir le soutien de Monsieur le ministre des Finances Bruno Le Maire. Il s'applique donc sans discernement.

Ce décret, outre qu’il impose la présence intrusive d’un membre de l’administration à nos commissions de placements, pourtant déjà surveillées par une obligation de validation de leurs décisions par la Tutelle, va provoquer par des mesures prétendument sécuritaires une perte de 1,8 milliard d’euros. En effet, nous devrons renoncer à des placements rentables, pour tourner, une partie de nos réserves, vers le monde obligataire dont on sait qu’il est actuellement d’un rendement nul voire déficitaire, bien qu’en grande partie constitué d’emprunts d’État !
Ceci constitue un précédent inédit pour une caisse AUTONOME.
Je tiens à rappeler ici, que si le Conseil d’administration de la CARMF, par sa sagesse, depuis vingt ans n’avait pas constitué de réserves (ce que l’administration n’a jamais pensé à faire !), vos cotisations seraient probablement le double et vos retraites la moitié, voire moins !
Il est donc curieux qu’une administration, incapable d’anticiper une catastrophe démographique inévitable, se sente compétente pour gérer les succès des autres ! Nous le dénonçons sans réserve ni détour !

Je suis en charge de l’équilibre du régime et dans l’obligation de vous annoncer que l’incurie des Pouvoirs publics se soldera pour vous, sans l'annulation du texte par le Conseil d'État que nous avons sollicité, par une augmentation de 5 à 7 % de vos cotisations et/ou une baisse équivalente de vos retraites alors même que nous disposons d’autres solutions, et que notre modèle était à l’équilibre financier sans cette intervention de l’État.

À la CARMF on vous a toujours tout dit. L’an prochain vous aurez l’occasion de choisir une partie de vos représentants au Conseil d’administration, quelles que soient vos opinions, votez pour que perdure un libre exercice de la démocratie tel qu’il se pratique à la CARMF.
« Le passé est immuable et l’avenir incertain » (Cicéron, du destin, VII) Faut-il faire confiance à ceux qui ont su gérer le passé, plutôt qu’à ceux qui, incapables de le faire, prétendent encadrer l’avenir ?

Avec mes confraternelles amitiés.

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