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Lettre du Président

Paris, Janvier 2007

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MAUVAIS MÉDECINS
MAUVAIS MALADES

Chères Consoeurs, Chers Confrères,

 

Pour oublier un peu la “douloureuse” qui est jointe, parlons d’autre chose que de retraite, car de ce côté, hormis l’ASV en suspens, tout va bien. Malgré une augmentation quasi nulle, inférieure à l’inflation, elle augmente quand même, toujours trop, mais proportionnellement aux revenus. Les optimistes et les pessimistes y trouveront ainsi chacun leurs arguments.

 

Alors reparlons un peu de l’insubmersible Titanic de la santé qui continue sa route, droit devant, et fier de son allure, envié par le monde entier qui de manière surprenante ne cherche pas à le copier. Il y a bien quelques petites fuites, qui en milliards de francs inquiétaient, mais le passage à l’euro a apaisé les esprits, divisant ces fuites par 6,5. Il a même tellement apaisé que personne ne s’aper�oit que les chiffres sont maintenant les mêmes, seule la devise a changé. Les optimistes parleront donc de stabilité.

Après plus de 20 réformes la dérive continue inexorablement, les seules améliorations constatées se situant de manière fortuite en période préélectorale. Cela me rappelle le sympathique ancien président de la CNAMTS qui me disait il y a 15 ans : “dites moi si vous voulez un déficit ou un bénéfice, de combien, et je vous sors un bilan qui tient la route”.

 

Les coupables sont connus, régulièrement dénoncés. Ce sont d’irréductibles gaulois, de plus en plus cernés, l’ENA qui ne les supporte pas en viendra bientôt à bout. Cela me rappelle un autre personnage, issu de cette école, moins sympathique et plus discret, presque inconnu et sévissant toujours, contrôlant tout le système, nommant ministres, directeurs de cabinets et de caisses, qui me disait il y a une douzaine d’années : “trouvez vous normal qu’un chirurgien gagne plus qu’un énarque ?” La suite vous la connaissez et la subissez.

Les coupables de ces déficits, c’est bien évidemment vous, les médecins, les médecins libéraux. Vous travaillez n’importe comment. Vous travaillez 55 heures en moyenne et trouvez que ce n’est pas encore assez, alors vous multipliez les actes inutiles. Vous prescrivez trop et n’importe quoi, pour faire plaisir aux laboratoires capitalistes qui vous en remercient. Pire, vous rendez les gens malades avec vos mauvaises manières. Votre seul but est de profiter de la sécurité sociale, vous abusez des malades, tout ceci est de plus en plus régulièrement dénoncé par des campagnes savamment distillées. Le résultat est là : le patient exige ce qui lui est dû, y compris la guérison totale, rapide et gratuite sans participation de sa part, physique morale ou pécuniaire, et ne dit plus merci.

 

Et pourtant il y a des chiffres incontestables, connus mais bien cachés, qui tendraient à prouver le contraire. Et si les coupables n’étaient pas ceux que l’on pense, du moins ceux que l’on désigne aux médias ? Et si les mauvais n’étaient pas les médecins mais les malades ou plutôt les assurés sociaux ? Politiquement incorrect et peu vendable politiquement.

 

Président depuis quelques mois de la plus grosse caisse d’Assurance maladie après la CNAMTS et la MSA, j’ai des chiffres qui interpellent et que je vous livre :

En 2005, les dépenses de santé remboursées par les caisses de professions libérales (les chiffres de tous les indépendants ne sont pas loin) étaient de 1 277€ par affilié (sans indemnités journalières). Dans le régime général, ces dépenses sont de 1 942€ (avec indemnités journalières). Certains fran�ais dépenseraient 50 % de plus que d’autres pour se soigner ? Que je sache, ils sont tous soignés par les mêmes médecins et professionnels de santé, aux mêmes tarifs, vont dans les mêmes établissements de soins, aux mêmes tarifs, ingurgitent les mêmes médicaments, aux mêmes tarifs... Alors la différence vient-elle des soignants ou du comportement des soignés ?

 

Si au lieu de contrôler, d’"éduquer" et de responsabiliser les médecins libéraux qui le sont déjà, on contrôlait, on éduquait et responsabilisait les patients qui ne l’ont jamais été ? Est-ce si incorrect que de dire aux patients que tout a un coût et n’est pas gratuit, de les contrôler, de les sanctionner ou de récompenser ceux qui font attention au lieu de faire l’inverse ?

 

Le résultat ? Avec les mêmes soignants, avec les mêmes tarifs, les cotisations maladie passeraient de 13,5% à 6,5% (cotisation des indépendants pour la même couverture, hors IJ). 7% de moins, c’est autant sur les prix, c’est plus de consommation, c’est moins de charges sur le travail, moins de délocalisations, plus de cotisants, etc. Le cercle vicieux se transformerait en cercle vertueux.

 

Alors on s’apercevrait que les mauvais médecins sont moins mauvais que cela, qu’ils soignent bien et pour pas cher, et on leur dirait merci. En début d’année, surtout électorale, il est permis de rêver à une année meilleure que les autres, surtout pour la médecine libérale. En tous cas c’est ce qu’avec le Conseil d’Administration et le personnel de la CARMF, je vous souhaite, et vous le méritez car, au fond, vous n’êtes pas si mauvais que cela.

 

Veuillez agréer, Chère Consoeur, Cher Confrère, l’expression de mes salutations confraternelles

Docteur Gérard MAUDRUX

 

EXEMPLE DE CALCUL POUR UN REVENU NET DE 75 000 €

RÉGIMES  2006 Pourcentage d’évolution  2007
  Montants Taux Montants Taux
DE BASE 3 048 €   2,3% 3 118 €  

  - Tranche 1

2 271 € 8,6% 3,8% 2 357 € 8,6%
  - Tranche 2 777 € 1,6% 2,1% 761 € 1,6%
COMPLÉMENTAIRE 6 750 € 9% 0,0% 6 750 € 9%
INVALIDITÉ-DÉC�S 600 €   4,7% 628 €  

TOTAL

10 398 €

0,9%

10 496 €

 

Secteur I

Secteur II

 

Secteur I

Secteur II

ASV 1 200 € 3 600 € 0,0% 1 200 € 3 600 €
ADR 191 € 0,255% - 37,1% 191 € 0,255%

TOTAL

11 789 € 14 189 €   0,8% 0,7% 11 887 € 14 287 €  

Pourcentage du revenu :

15,72 % 18,92 %     15,85 % 19,05 %  

 

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