(SUITE)
Tout d'abord, je veux remercier le Président Gérard MAUDRUX sans lequel autant de gens de bonne volonté ne seraient pas réunis autour de cette table et l'obscurité continuerait autour de l'ASV pour nos collègues qui n'y comprennent rien.
Première remarque : en vertu de quoi ferait-on confiance à l'avenir à un État qui dans le passé a fait preuve d'irresponsabilité et d'incompétence dans la gestion de l'ASV.
Deuxième remarque : il faut informer les collègues car c'est en fait de l'information que vient la révolte. Comme l'a dit le Docteur Martial OLIVIER-KOERHET - et je lui en suis reconnaissant -, l'ASV est un dispositif d'asservissement des médecins libéraux. Deux dispositifs maintiennent le système : le tarif d'autorité et l'ASV. C'est bien la raison pour laquelle l'État fait en sorte de ne pas lâcher prise car ils savent très bien que si l'on supprime ces deux dispositifs, on nous rend notre liberté.
Je crois que ces éléments militent en faveur de la fermeture du système si on ne veut pas que A-S-V soient les initiales de : Asservissement Schizophrénique Volontaire. (Applaudissements)
Professeur Jacques ROLAND, Président honoraire du CNOM
Merci au Docteur Jean-Alain CACAULT pour son avis.
Administrateur du collège des cotisants de la région de Nancy
Je suis délégué depuis une quinzaine d'années sur les idées du Docteur Gérard MAUDRUX.
s'agissant du référendum, je vois d'emblée deux problèmes :
1. Il est très difficile d'expliquer aux collègues ;
2. Depuis une quinzaine d'années, j'ai discuté avec de nombreux jeunes pour leur expliquer les difficultés liées à la démographie et au baby boom. Selon eux, dans trente ans, le problème sera réglé par des rapports d'actifs, de cotisants et de non cotisants.
Certains collègues suggèrent de demander l'avis des jeunes. J'en parlais tout récemment avec un jeune confrère qui m'a répondu que dans trente ans, quand je ne serai plus là, il n'y aurait plus de problème pour sa retraite ! Je pense qu'il y a du bon sens dans son propos, même si ce n'est pas très aimable.
Quant à un référendum chez les jeunes, je ne sais pas ce que cela donnera comme réponse car je crains que les plus jeunes ne se sentent pas franchement concernés par ce sujet.
Professeur Jacques ROLAND, Président honoraire du CNOM
Il faudra bien qu'ils se sentent concernés à un moment ou à un autre !
Docteur Xavier BERTIN
Administrateur du collège des cotisants de la région de Nancy
Ce n'est pas sûr ! Voyez chez les sages-femmes : le rapport est à nouveau favorable à trois pour deux alors qu'il était à cinq contre un à un moment.
On peut leur conseiller de capitaliser, mais ils n'auront peut-être pas du tout les mêmes problèmes que nous. J'espère qu'ils pourront capitaliser, c'est une question de bon sens. Pour le référendum, je pense qu'il a ses limites.
Docteur Olivier CANET,
Délégué du collège des cotisants de la région Banlieue Parisienne
Cette discussion sur l'ASV a un socle, un fondement qui est la Sécurité
sociale et le contrat avec celle-ci.
La contrepartie de l'ASV est que nos honoraires sont mis à un niveau qui est
celui que l'on connaît actuellement. Pour établir une valeur, une consultation
de médecine du travail pour une embauche est environ de 75 euros actuellement et
non pas de 23 euros pour la consultation spécialiste.
Est-on prêt à mettre par terre l'ASV et à faire honorer correctement les médecins ?
A l'attention de Maître Daniel-Julien NO�L, je ne suis pas du tout soignant d'assurés sociaux, quand je vois quelqu'un, je ne le vois pas comme un dix millionième client d'une société d'assurance mais comme quelqu'un qui a une douleur, une demande. Je n'hésite pas à lui proposer des choses totalement hors du champ de la Sécurité sociale.
Par exemple, le nombre de lombalgies est fantastique : dans certains cas, on opère, dans d'autres cas non. Nous rencontrons beaucoup de succès en leur faisant des prothèses discales intervertébrales.c'est-à-dire que l'on ne va pas souder le dos de quelqu'un et le rendre raide mais au contraire lui donner de la mobilité. On opère par devant et le patient paie 4 000 euros.
Je peux vous assurer que la Sécurité sociale peut toujours s'asseoir car c'est comme cela que les malades sont soignés et que vous les voyez marcher.c'est ainsi que je les revois ensuite - je ne suis pas le chirurgien - et je suis satisfait de collaborer à ces soins.
Je suis navré que la Sécurité sociale en soit là où elle est, mais ouvrons les yeux et arrêtons de nous cramponner à des idées qui ont fait la grandeur de notre système actuel mais qui est aujourd'hui proche du gouffre. On peut fermer les yeux, mais tout pousse vers le pas en avant !
Merci de faire des efforts pour arrêter de croire que l'Assurance maladie obligatoire française de papa est celle qui est notre avenir demain ! (Applaudissements).
Docteur Bruno BARRE,
Délégué du collège des cotisants de la région d'Orléans
Pour revenir au référendum, je suis d'accord. J'ai mis beaucoup de temps à comprendre les tenants et les aboutissants de ce problème et, étant peu pédagogue, J'imagine mal expliquer tout cela à mes confrères.
Si un référendum est organisé, il faudrait qu'il serve à valider quelque
chose de consensuel au départ.
Si on leur propose quelque chose de polémique, je ne suis pas sûr qu'ils
comprennent vraiment de quoi il s'agit. (Applaudissements)
J'ai été délégué CARMF sur les idées du Docteur Gérard MAUDRUX, mais je ne suis pas tellement certain qu'il faille fermer définitivement l'ASV. J'ai un doute. Tu dis que cela coûtera moins cher de fermer définitivement l'ASV. Je n'en suis pas certain car dans ta projection, tu ne tiens compte que des droits acquis. Dans le cas du maintien, de nouveaux droits vont apparaître. Finalement, cette somme d'argent est destinée aux retraites et n'est donc pas perdue. A la place de l'ASV, il faudra mettre quelque chose.
Le vrai débat est de savoir si l'on veut rester dans un système avec de la répartition, sachant que l'on est dans une période pas très favorable, ou mettre de la capitalisation. C'est un peu cela le vrai débat !