Nos dirigeants se suivent et se ressemblent de plus en plus et peu laissent de bons souvenirs. Le médecin lui reste toute sa carrière et les voit tous défiler, à lui d'assumer indéfiniment les conséquences de leurs actes.
En tant que médecin je n'ai pas gardé de mauvais souvenirs de Jack RALITE ou d'Élisabeth HUBERT qui montrent que l'on peut avoir le même respect de la médecine libérale tout en étant de deux bords différents. D'autres, également de bords différents ont accompagné de la même manière le lent déclin d'un des fleurons de la France, la palme revenant à l'auteur des sanctions collectives des médecins, les patients contents du système allant trop les consulter. En tant que président de la Caisse nous devons avec mes autres collègues présidents et administrateurs de Caisses sociales faire face à l'indifférence pour ne pas dire le mépris de nos ministres face à notre travail et nos demandes, plus préoccupés par les interventions personnelles que par l'intérêt collectif si l'on compte les courriers re�us à la Caisse. Même au plus haut niveau de l'État la lettre dont vous avez eu copie signalant les dysfonctionnements de l'État n'a pas re�u ne serait-ce qu'un accusé réception (sinon à un confrère qui en avait envoyé un double de son côté !) ce qui n'empêche pas les services correspondants d'intervenir pour des confrères en délicatesse avec la Caisse ! Drôle de République.
Je dois aussi assumer (et nous avons à payer ainsi que les futurs médecins) la "générosité" du ministre présent en 1972 et en 1981 concernant l'ASV qui ne coûtera rien à ce haut "responsable".
Ne me gênant pas pour critiquer en toute indépendance, n'étant lié à aucune structure et ne devant rendre des comptes qu'aux affiliés et à eux seuls, je dois, pour continuer à être honnête, dire quand les choses sont bien faites.
Ainsi, j'aimerais remercier celui qui aura permis la plus importante réforme du régime de Base depuis près de 60 ans et qui sera directement intervenu contre des technocrates et des ministres pour nous donner satisfaction, tenant bon quand d'autres disaient que ce n'était pas possible. Ainsi cette réforme avec les modifications de dernière minute est devenue bonne et devrait durer à la satisfaction de la très grande majorité des professions libérales. Entre autres, fini le contrôleur d'État voulu par Bercy, finie l'obligation de cotiser au régime Complémentaire pour les conjoints collaborateurs, finis la cotisation minima et les taux de cotisations excessifs,voulus par l'avenue de Ségur.
Quelles sont les grandes lignes de cette réforme du régime de Base ?
- Une cotisation unique pour tous les libéraux, alors qu'avant le coût des 4 points forfaitaires pouvait aller du simple au double selon la
profession. A revenu égal, cotisation égale. Cela permet de supprimer la compensation interne, "les médecins ne payeront plus pour les notaires".
- Une cotisation proportionnelle soulageant les bas revenus. Une cotisation minima plus basse pour les très faibles revenus. Cela fait payer un peu plus les
hauts revenus mais ils obtiennent les points correspondants, la deuxième tranche, avant sans point, est maintenant attributive de points.
- Possibilité de validation et de rachat de points pour les études longues, permettant aussi pour certains de prendre leur retraite sans minoration avant 65
ans, s'ils ont 40 ans de cotisations tous régimes confondus (un emploi salarié un mois à 20 ans, l'externat, etc. comptent)
- Avoir une activité une fois la retraite liquidée est maintenant possible, permettant de remplacer mais aussi de poursuivre l'activité antérieure, les
expertises, etc., la seule limite étant de rester sous un plafond de revenus.
- La réversion est alignée sur le régime général passant de 50 à 54 % avec suppression de l'âge minimum, des règles de cumul des pensions et de la durée
minimum de mariage. Seuls les gros revenus perdent avec les conditions de ressources, qui seraient moins contraignantes qu'on ne le pensait au début.
C'est la seule fausse note de l'ensemble de la réforme.
Alors un grand merci à Jean-Pierre RAFFARIN ainsi qu'à sa conseillère technique Karine BLOUET*, cheville ouvrière qu'il a su choisir, à qui il a fait confiance et qu'il a soutenu jusqu'au bout pour arbitrer nos différents avec les services de Fran�ois FILLON, nous donnant raison sur tous les points. Au départ ils n'ont rien promis compte tenu de l'avancement des procédures, mais ils ont été si efficaces que nous avons eu plus que ce que nous attendions.
Je souhaite sincèrement que l’équipe en place à Matignon reste assez longtemps pour permettre de régler les autres problèmes en suspens, et faire en sorte que tout le travail accompli depuis des années par le Conseil d'Administration puisse se voir. Nous avons eu quelques assurances sur le sujet, notamment en ce qui concerne le régime invalidité décès, avec un capital décès décent et enfin une invalidité professionnelle digne de la profession car à ce jour ne plus pouvoir exercer la médecine mais être capable de tenir un balai vous exclut de ce régime.
Enfin reste l'ASV. Pour avoir côtoyé de nombreux hauts responsables, je puis vous dire que cette équipe est la seule à être capable d'écouter et de réfléchir aux propositions de la CARMF et de ses affiliés. Vous savez que je ne mens jamais, mais que je ne promets rien non plus.
Le Président
Gérard MAUDRUX
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