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Quelques vérités sur la démographie médicale

Les dernières projections statistiques de la CARMF bousculent quelques idées re�ues sur les carences démographiques de telle ou telle spécialité et font découvrir à l’inverse les vrais risques et les vrais déserts à l’horizon 2025.

Globalement le nombre de médecins libéraux a augmenté de 9,6 % entre 1991 et 2006, tout comme la population française. La progression moyenne des cotisants était d’environ 1 % par an jusqu’en 1999. En 2000 elle n’est plus que de 0,5 % par an et aujourd’hui de 0,15 % par an. Ce ralentissement est imputable en grande partie aux effets du numerus clausus (en baisse constante de 1978 à 1998).

La féminisation de la profession s’est poursuivie. Les femmes médecins représentaient 22 % des effectifs en 1991. La proportion est actuellement de 30 %.

L’âge à l’affiliation (et réaffiliation), qui était de 34,5 ans en 1991, s’élève aujourd’hui à 39,3 ans. En 15 ans cet âge a augmenté de six ans pour les hommes et de trois ans pour les femmes.

Les prévisions de la CARMF ont été effectuées en fonction du nombre de postes au concours classant, en supposant constants les comportements d’installation, de départ à la retraite et en intégrant la féminisation croissante et ses conséquences. Il est prévu une chute des médecins libéraux d’ici à 2025, soit :
17 000 médecins généralistes en moins,
13 500 médecins spécialistes en moins.

Évolution des effectifs de médecins affiliés à la CARMF de 2006 à 2025 *

* au 1er juillet

Les évolutions des effectifs par spécialité sont très contrastées. D’ici à 2025, le nombre de gynécologues chuterait de 35 % et celui des psychiatres de 30 %. Les autres spécialités chuteraient davantage - 40 %. Dans le même temps, et autour de l’année 2015, les effectifs des anesthésistes devraient s’accroître de 29 %, ceux des chirurgiens de 25 % et ceux des pédiatres de 19 %.

Évolution des effectifs de médecins par spécialité de 2006 à 2025

Ces chiffres appellent trois séries de remarques. Le resserrement du numerus clausus à partir des années 1980 conduit inexorablement à une baisse importante de 25 % du nombre global de médecins dans les vingt prochaines années. Le relèvement du numerus clausus observé au cours des années récentes (passage de 3 500 à 7 000) n’aura pratiquement pas d’effet avant 2025.

Compte tenu de l’augmentation de la population sur la même période, la baisse de la densité médicale serait encore plus accentuée (de l’ordre d’un tiers).

Les vrais chiffres de la démographie des médecins libéraux disponibles sur le site : cliquez ici .