Éditorial du Président
L'ASV sauvé ?
"
Les représentants syndicaux des médecins et l'Union
nationale de caisses d'Assurance Maladie réaffirment leur attachement au régime
ASV des médecins et à sa pérennisation. La pérennisation de ce régime est un des
socles fondamentaux de la convention médicale."
(Art 63 de la nouvelle
convention médicale).
Devant cette constatation, réaffirmée lors de la première
réunion au ministère pour discuter de l'ASV, sachant que l'État a toujours
piloté seul ce régime,
que pouvait, que devait faire la CARMF ?
Lors de cette
réunion les premières propositions s'inspiraient de la réforme IGAS, elles
étaient moins lourdes car temporaires, remettant à 10 ans une seconde couche.
Lors de cette réunion, nous avons réaffirmé que pour nous, gestionnaires du
régime, après des années d'observation et de réflexion, la fermeture paraissait
la solution qui respectait mieux les promesses passées et l'avenir, la plus
éthique, et de plus la moins coûteuse.
Seule la FMF nous a suivi.
Nous avons
également été les seuls pour dénoncer la
responsabilité de l'État
dans le coût
exorbitant de la réforme, citant entre autres l'augmentation de 1981, sans
raisons démographiques ou actuarielles mais politiques, et représentant 25 % de
la charge actuelle.
Nous avons demandé que quelle que soit la réforme, maintien
ou fermeture, il devait y participer, à hauteur de ses responsabilités. Voyant
que nos propositions n'intéressaient personne, ne voulant en aucun cas de la
réforme proposée par l'IGAS, et sentant que nous y allions plus ou moins
rapidement, nous avons décidé de réfléchir à
une réforme moins contraignante.
Cette réforme est née le 12 mai, a été validée en séminaire le 16 et présentée
aux syndicats pour la réunion du 19.
Nous avons pris tous les paramètres les uns
après les autres : 60-62 ans, 65-67 ans, augmentations, baisses, répartition
entre part proportionnelle et forfaitaire, étalement sur 3-5-10 ans, etc.
Pour
chaque paramètre, avec les simulations correspondantes, nous avons montré le
point d'équilibre le plus juste entre différentes catégories de confrères :
secteur 1, secteur 2, bas et hauts revenus, etc.
Toutes nos propositions ont été
facilement acceptées, et notre position sur le secteur 2 annoncée dans la lettre
aux cotisants a été modifiée pour être également acceptée par tous. Une fois les
grandes lignes validées par tous, nous avons proposé un abattement pour les bas
revenus et un plafonnement pour les hauts revenus, acceptés.
L'entente a été
parfaite, tout le monde y a mis du sien, il n'y a eu aucun accroc, aucune
arrière-pensée, aucun calcul, uniquement une volonté de réussir ensemble pour
clore au mieux ce dossier, sachant également que pour qu'il aboutisse, nous
devions être unis, et ne donner aucun prétexte aux autorités pour faire
différemment.
Je tiens à remercier tous les acteurs, avec qui les échanges ont
été nombreux et constructifs.
J'espère que cette unité persistera, seul moyen
d'obtenir satisfaction.
Cette réforme est-elle bonne ou mauvaise ?
Il y a
deux manières de la prendre, une optimiste, une pessimiste. La première en
parlant d'une augmentation de la cotisation d'un peu plus de 100 € par mois,
déductible, et pour les retraites d'une baisse de 10 %. Nous sommes loin, très
loin des propositions IGAS.
La seconde est d'y voir un doublement des
cotisations, et une baisse des retraites de 15 % (10 % + 3 ans de gel), + 25 %
déjà acquis en dix ans, soit près de 40 %. De plus le financement de la moitié
remis en question tous les cinq ans.
Nous pensons à la CARMF que la fermeture
était une meilleure solution, mais face au refus et au mépris constaté pour
cette solution, nous sommes fiers d'avoir proposé la
meilleure solution de
maintien
, la plus acceptable.
Nous l'avons fait à contrecoeur
pour vous, pour
que cela soit moins pire. Cette position a été validée par l'Assemblée générale
de la CARMF avec près de 80 % de OUI, venant après le vote du rapport moral de
l'action du Président et du Conseil depuis un an, approuvé par 95 % des
délégués.
Je crains que le résultat final ne soit pas aussi acceptable que cette
réforme, et reste très sceptique devant ce replâtrage. On n'a pas fini
d'entendre parler de l'ASV.
Quand on colmate les vices importants d'une maison
pour les cacher afin de mieux vendre, cela s'appelle une escroquerie. J'avais
écrit au début de ma Présidence, que dirigeant un système par répartition,
j'étais quelque part un escroc. Vous le voyez, quelques années de présidence ne
m'ont pas changé, je le suis toujours.
Docteur Gérard MAUDRUX
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