Peu de régimes peuvent être comparés, car les différents paramètres comme le rapport démographique (le plus important avec le taux de cotisation), évoluent différemment sur le long terme d’un régime à l’autre. Par contre ASV et régime complémentaire peuvent être comparés, les paramètres étant les mêmes. On constate qu’ils n’évoluent pas de la même manière en raison d’un pilotage au jour le jour pour le premier et d’une anticipation de 30 à 40 ans pour le second.
La courbe montre bien le résultat sur les cotisations et les pensions de ces deux gestions différentes à paramètres identiques. Depuis sa transformation de régime en quasi capitalisation en répartition pure en 1972, toutes les mesures d’équilibrage de l’ASV ont été faites au dernier moment, avec des sorties supérieures aux rentrées et des réserves insuffisantes pour payer les pensions.
Une fois équilibrés, les régimes complémentaire et ASV auront une cotisation quasiment identique :
Pour un revenu de 80 000 € :
Complémentaire : 80 000 € x 9,5 % = 7 600 €
ASV : 4 850 € + 80 000 € x 3,2 %* = 7 410 €
À cotisation égale, il n’y aura pas retraite égale, l’ASV tendant vers 30 % de la retraite et le complémentaire vers 45 %, soit 50 % de plus. Le secteur 1, qui paye 1, touchera 2 au lieu de 3, et le secteur 2 qui paye 3, touchera 2.
Que veut dire gel des retraites, à quoi cela sert ? Si on gèle la valeur du point, il n’y a pas de revalorisation en fonction de l’inflation. Ainsi, avec 10 % d’inflation la baisse de la retraite en pratique est de 10 %.
Lorsque pour l’ASV on parle de gel jusqu’en 2025, les projections sont faites avec une prévision d’inflation de 1,5 % l’an, et on table sur une baisse des retraites de 10 ans x 1,5 % = 15 % (en réalité plus avec les intérêts cumulés). Si l’inflation n’est que de 0,75 % sur la période, la baisse sera de 0,75 x 10 = 7,5 %. Il manquera donc 7,5 % pour l’équilibre, à trouver soit sur un gel plus long, soit par une augmentation des cotisations.
* Sur www.carmf.fr, vous pouvez télécharger :
- Les dernières projections ASV en possession des syndicats
- Un développement de la réforme à 62 ans
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