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Servir !

Je réponds sans hésitation c’est un plaisir, j’ajouterai que c’est même un honneur. Pour un militaire servir son pays est un devoir, pour un médecin servir ses patients est une vocation, pour un administrateur de la CARMF servir ses confrères est un plaisir et un honneur.

C’est dans cet esprit que l’équipe que j’ai eu le plaisir d’animer durant ces deux mandats a fonctionné, un dialogue apaisé laissant s’exprimer les différences dans le respect commun, une recherche permanente du consensus, avec pour objectif unique le bien commun de notre profession et de ses ayants droits.

Je tiens ici à saluer toutes les tendances représentées au Conseil, qui ont su toujours élever le débat au-dessus des clivages partisans et qui ont permis d’obtenir des résultats.

Quels sont les résultats :

la mise en place du temps choisi qui a fait du médecin l’égal de tout citoyen, autorisant un départ à 62 ans, mais aussi bonifiant toutes les années travaillées hors du cadre spécifique du cumul ;
le passage de l’indemnité-décès de 40 000 € à 60 000 € et le versement du quart de celle-ci en cas de décès dans la première année de retraite ;
la suppression du délai de carence de 90 jours. Certes, d’autres que nous s’en attribueront les lauriers. Qu’importe. C’est bien nous qui le demandons depuis cinq ans, l’antériorité est sans appel, seul le résultat compte.

Nous avons affronté, unis, deux crises majeures :

la réforme des retraites face à laquelle nous n’avons rien lâché, protégeant jusqu’au bout les provisions techniques probablement plus convoitées que l’on a bien voulu nous le dire ;
la crise de la Covid où la réactivité de la CARMF constitue à cet égard un cas d’école.

Nous avons alerté les autorités sur l’emploi des séniors dans la réserve sanitaire, la suite nous a dramatiquement donné raison.

Nous avons pris en charge, sous forme d'une aide équivalente au montant des indemnités journalières, dès le premier jour d'arrêt de travail, les médecins si peu protégés, ainsi que ceux présentant des facteurs de risques personnels et professionnels. Je salue l’attitude des autorités sur cette question qui ne nous ont fait aucun obstacle à cette dérogation statutaire.

Cette prise en charge n’a coûté un centime ni à l’État, ni à la société, ni aux retraités. C’est sans précédent.
C’est d’ailleurs sans doute ce résultat exceptionnel qui a poussé les autorités à trouver une solution pour faire disparaître le délai de carence.

Nous avons suspendu pendant trois mois le prélèvement des cotisations retraites et étalé sur deux ans les prélèvements reportés pour les rendre indolores pour les cotisants.

Nous avons versé plus de 2 000 € déductibles fiscalement par les médecins.
Nous avons suspendu le prélèvement des charges sans droits aux médecins retraités reprenant du service (remplacements) en 2020. Suite à différentes relances de la CARMF, cette mesure sera reconduite en 2021.
Du coté des services, en dépit d’une tâche immense avec un effectif constant, 7 000 dossiers ont été étudiés un par un. Chacun a reçu en temps et heure les indemnités décidées par le Conseil d’administration : il s'agit là d'une mobilisation exceptionnelle d’une partie non allouée de nos provisions pour faire face à ce défi.

Un personnel disponible sans réserve, ni exception à 200 % au service de la profession, je les salue avec le plus grand respect et je les remercie.

Il ne s’agit pas ici de faire de l’autosatisfaction, mais au contraire, de maintenir la réactivité. La CARMF est une caisse vivante, qui s’adapte en temps réel à toutes les situations, tout en optimisant les résultats de sa gestion.

Du coté des résultats, quand la retraite moyenne progressait de 2,78 % de 2015 à 2021, nous assurions une augmentation de 3,96 % de la retraite du régime complémentaire, contribuant ainsi de façon majoritaire à la progression des retraites.
Du coté des cotisations, sur la même période, le régime complémentaire augmentait de 3,16 % quand l’ASV augmentait de 32,13 %.

Rappelons enfin que nous avons constitué des provisions techniques dans le régime complémentaire. Ces réserves ont été constitués dans l'objectif exclusif de maintenir le niveau de retraite de nos « boomers ». Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une restitution.

Depuis deux ans, ce régime rencontre une période de déficit comptable totalement prévue et anticipée. Grâce au talent de nos équipes de gestion patrimoniale, ce déficit a été réduit des trois quart en 2021, à 70 millions au lieu de 250, tout comme cela avait déjà été le cas en 2020 en dépit de la crise de la Covid. Ces performances financières nous permettent de consommer les réserves moins vite que prévu, et c'est une excellente nouvelle.
Nous avons également engagé l’évolution de notre système informatique pour le mettre aux normes du 21e siècle, sans précipitation, avec rigueur, appuyé sur une équipe de talent. Nous entrerons dans les trois ans dans le futur, sans jamais renier notre passé ni la solidité de notre infrastructure « mainframe » qui a en partie fait de notre caisse ce qu’elle est : zéro erreur de liquidation, 98 % d’encaissement des cotisations, comme le rappelait la Cour des comptes en 2016.

Ensemble, nous avons été forts, inventifs et solidaires, notre caisse regroupe une accumulation de talents investis au service de notre profession. C’est une chance immense pour nous et un modèle à conserver.

J’appelle à continuer de bâtir, jour après jour, un avenir heureux pour celles et ceux qui choisiront de faire un métier qui reprendra naturellement sa place dans notre société.

La générosité, l’empathie, la compétence et le savoir ne seront jamais remplacés par des décisions administratives ou des décisions basées sur des algorithmes mathématiques, par une pseudo science déshumanisée ou mercantile. L’histoire naturelle de la Médecine est aussi vieille que celle de l’humanité et rien ni personne ne brisera ce lien.

Avec mes confraternelles amitiés

Thierry Lardenois

Président de la CARMF