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Actes du colloque 2010 : Mme Danièle Karniewicz

Le 30 novembre 2010



Point de vue politique sur la réforme des retraites
par le Professeur Bernard DEBRÉ, Chirurgien urologue et député


Le Pr. Bernard Debré a livré sa vision politique du projet de loi de la réforme des retraites.

Confronté aux difficultés financières issues de la conjoncture économique mondiale et de la crise de 2008, il a rappelé l'urgence de cette réforme. Si nous souhaitons préserver notre système de retraite par répartition sans toutefois baisser le montant des prestations versées, il faut nécessairement reculer l'âge légal de départ à la retraite et/ou augmenter la durée de cotisations.

Quand on nous dit que l'on doit réformer l'assurance vieillesse, c'est vrai, et qu’il faudra vraisemblablement faire une réforme plus importante que celle que l'on nous propose, c’est vrai aussi. Or, on voit une France qui ne veut pas voir la vérité, des politiques qui ne veulent pas voir la vérité. […] Faire une réforme difficile en profondeur, c'est donc parfois s'assurer de ne pas être réélu. 

Le Pr. Bernard Debré a mis en garde contre toute forme de démagogie qui souhaiterait revenir sur les propositions de cette réforme et a précisé que tout recul, quel qu’il puisse être qui coûte très cher et pourrait réduire considérablement le réel effort d’équilibrage financier d’ici à 2018 que prévoit le projet de réforme.

Le Pr. Bernard Debré a en outre rappelé que les tentatives d’intégrer les facteurs de pénibilité au travail rendent complexe la réforme et nécessitent de nombreux ajustements.

Initialement, il avait été décidé que la pénibilité était une IPP de 20 %. Quelque chose m'a choqué car pénibilité veut dire incapacité. […] On est descendu de 20 % à 10 %. Ce n'est pas beaucoup et je me demande qui va échapper à ce taux de 10 %. […] Si l'on ajoute 65 ans au lieu de 67 ans et ces 10 % - peut-être même 5 % pour faire dans la démagogie - il n'y a plus de réforme, il n’y a plus de retraite. Je suis assez inquiet, je vous le dis très simplement.

Nous avons fait, en tout cas à l'Assemblée nationale, ce que nous avons pu. Il était évident que nous aurions pu faire mieux car la réforme ne couvre que jusqu'en 2018 et que nous avons peu ou pas touché aux régimes spéciaux.

Tout cela pour vous dire qu'il est très difficile de réformer en France.

Cependant, le Pr. Bernard Debré appelle les différentes sections professionnelles et les partenaires sociaux, à réfléchir dans les quelques mois ou années à venir sur l'introduction de la capitalisation au sein de nos systèmes actuels de retraite afin que l'ensemble des salariés, tous régimes confondus, puisse en bénéficier.

Il faut une retraite par répartition de base la plus haute possible, mais il faut bien entendu associer à cette retraite par répartition une dose de capitalisation. […] Il y a aura une réflexion à mener avec les entreprises pour que cette capitalisation puisse atteindre le plus grand nombre de Français possible. C'est ce que nous avons à faire dans les années ou mois qui viennent. Ce sera difficile. […] Il faudra encore travailler, réformer, convaincre, et aussi, affronter. Le combat politique pour ses idées, c'est aussi l'affrontement. On ne doit pas céder en permanence. Bien sûr, il y a des tractations. Il faudra recommencer dans les années qui viennent et je compte sur vous.

colloque2010 Voir les vidéos des autres intervenants :  
Dr Gérard Maudrux Introduction de la réforme des retraites
M. Henri Chaffiotte Présentation de la réforme des retraites
Mme Danièle Karniewicz La réforme du régime général des salariés
M. Pierre-Édouard du Cray Quels changements pour les régimes spéciaux ?
M. Bernard Lagneau L'assurance vieillesse des professions libérales

 

 

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