Le 8 décembre 2006
La CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) dispose des statistiques réelles et précises sur la démographie des médecins libéraux car la cotisation retraite est obligatoire et perçue par elle.
Les statistiques et projections de la CARMF montrent une évolution méconnue à ce jour de certaines caractéristiques démographiques de la profession, avec des régions et des spécialités en danger.
Féminisation de la profession
La féminisation de la profession qui était de
22 % en 1991 s’est poursuivie. Aujourd’hui, elle est de 30 %. L’effectif des
femmes a augmenté de près de 50 % en 15 ans.
Vieillissement de la population active
En 1991, les médecins cotisants âgés de moins
de 40 ans représentaient 37,17 % des effectifs, ils ne sont plus que 10,75 %
en 2006.
L’âge médian s’élevait à 41,4 ans en 1991, il
était de 45,5 ans en 1996. En 2001, l’âge médian s’élevait à 47,7 ans.
Il est de 50,9 ans en 2006 soit une
progression de 10 ans entre 1991 et 2006.
Entre 2002 et 2006 la CARMF constate des évolutions annonçant les tendances d’ici à 2025 :
On constate une chute de l’effectif des médecins libéraux à partir de 2006 :
2006 →127 000 actifs
2019 →100 000 actifs
2025 → 96 000 actifs
De 2006 à 2025, c’est un quart des effectifs des cotisants qui manquera soit :
→ 17 000 médecins généralistes en moins,
→ 13 500 médecins spécialistes en moins.
Les
évolutions des effectifs par spécialité
sont très contrastées.
D’ici à 2025, et autour de l’année 2015, les
effectifs devraient s’accroître de :
→
29 %
pour les anesthésistes,
→
25 %
pour les chirurgiens,
→
19 %
pour les pédiatres.
Cette évolution est due à l’augmentation des postes offerts dans ces filières depuis plusieurs années aux concours de l’internat, puis aux épreuves classantes.
Dans le même temps le nombre de gynécologues
chuterait de 35 % et celui des psychiatres de 30 %.
Les autres spécialités chuteraient
davantage : - 40 %.
1/ Le resserrement du numerus clausus à partir des années 1980 conduit inexorablement à une baisse importante de 25 % du nombre global de médecins dans les 20 prochaines années, et le relèvement du numerus clausus observé au cours des années récentes (passage de 3 500 à 7 000) n’aura pratiquement pas d’effet avant 2025 ;
2/ La création des filières particulières au concours de l’internat aura des effets positifs sur certaines spécialités réputées « difficiles » : anesthésie, chirurgie, pédiatrie ;
3/ Malheureusement cette évolution se fera, compte tenu de la baisse globale des effectifs, au détriment d’autres filières, tout aussi prioritaires : gynécologie, psychiatrie, et toutes les autres spécialités.
Il conviendrait de réfléchir sans délai à un rééquilibrage des filières de spécialités, qui peut avoir des effets relativement rapides et éviter ainsi la création de déserts médicaux.
[1] Autres spécialités : Anatomie cytologie pathologie, Cancérologie, Dermato vénérologie, Endocrinologie et métabolisme, Gastro entérologie hépatologie, Génétique médicale, Hématologie, Médecin biologiste, Médecine interne, Médecine nucléaire, Médecine physique et de réadaptation, Néphrologie, Neurologie, Ophtalmologie, Oto-rhino laryngologie, Pathologie cardio vasculaire, Pneumologie, Radiologie imagerie médicale, Rhumatologie, Stomatologie.
Télécharger la présentation de ces chiffres (PDF 700 Ko)
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