Mardi 15 mai 2009
Dans une conjoncture toujours plus préoccupante où d'année en année le nombre de médecins libéraux diminue en le-de-France, l'URML d'le-de-France et la CARMF ont tenté d'identifier les conditions d'exercice actuel des médecins libéraux et de comprendre les mécanismes et les motivations qui poussent certains d'entres eux vers une cessation d'activité précoce ou a contrario vers une poursuite d'activité au-delà de 65 ans.
Le 5 mai dernier, l'Union Régionale des Médecins Libéraux (URML) d'le-de-France a rendu public les conclusions de l'enquête réalisée en partenariat avec la CARMF, consacrée au devenir des médecins libéraux de 50 ans et plus en le-de-France.
Les Dr François Bonnaud et Michèle Meyrignac, respectivement Président et Co-Présidente de la Commission Conditions d'exercice et démographie, accompagnés par le Dr François Wilthien, Secrétaire général de l'URML, ont dévoilé les résultats détaillés de cette enquête menée auprès de 16 440 médecins libéraux d'le-de-France. Les 4 856 questionnaires enregistrés (soit un taux retour de 30 % après exclusion des non-conformes) démontrent l'intérêt majeur des médecins pour leur retraite.
La projection démographique médicale réalisée par la DREES en février 2009 prévoit une baisse de la densité médicale de 25,8 % d'ici à 2030, venue s'ajouter à la nette contraction des médecins libéraux de 7,7 % de 1997 à 2005. Ces statistiques régionales sont à comparer avec un recul national estimé à seulement 10,6 %. L'augmentation de la part des médecins libéraux de plus de 55 ans ne cesse de croître dans cette région (45 % en 2007 selon le Système national inter-Régimes - SNIR) renforcée par une installation toujours plus tardive des jeunes médecins en libéral. Ce vieillissement fait craindre un raccourcissement de la durée de carrière et une diminution de l'offre des soins dans les années à venir.
Cette enquête permet d'identifier les principales raisons qui incitent les médecins à privilégier une cessation d'activité précoce.
Hormis l'éventualité d'un problème de santé nécessitant un départ prématuré les médecins déclarent à 45,2 % que l'augmentation des charges administratives les pousseraient à renoncer à leur activité. Viennent ensuite l'usure professionnelle pour 36,1 % et la déception globale de l'évolution de l'exercice médical pour 32,8 % des sondés.
À l'issue de cette étude, le Dr François Bonnaud a distingué deux profils types de médecins de 50 ans et plus :
- le médecin de la cinquantaine, plutôt de sexe féminin
avec des enfants à charge, est insatisfait de ses conditions d'exercice et envisage un départ en retraite à 60-62 ans mais en aucun cas après 65 ans. Ce profil type méconnaît les diverses mesures d'incitation à la poursuite d'activité et surtout ne connaît pas le montant de sa retraite future.
- le médecin de la soixantaine, plutôt masculin, plutôt satisfait de ses conditions d'exercice, envisage de poursuivre son activité tout en étant à la retraite, ce, malgré les difficultés administratives et le poids des cotisations (URSSAF, Taxe Professionnelle...). Ce médecin connaît le montant de sa future retraite ainsi que les diverses démarches pour prendre sa retraite mais ne dispose pas de contrat de prévoyance.
Malgré la volonté de cumuler retraite et activité libérale, les médecins déclarent ne pas chercher de successeur, une entreprise souvent considérée comme perdue d'avance.
Dès lors, le Dr François Bonnaud a conclu qu'il devenait essentiel d'œuvrer pour que la profession préserve la continuité des soins notamment en aidant aux cessions de clientèles et en perfectionnant l'accès aux informations simples et pratiques.
Retrouvez l'intégralité de l'enquête réalisée par l'URML le-de-France en partenariat avec la CARMF.
Suivez-nous !
Abonnez-vous à la newsletter :