Septembre 2018
C’est ainsi que je concluais la lettre de l’an passé. Cette citation de Cicéron n’a jamais été aussi adaptée à la situation de la CARMF.
Pour le passé, la CARMF aura 70 ans cette année et elle a su évoluer avec son temps.
Je ne vais pas ici vous dire que nous sommes les meilleurs, je vais par quelques chiffres vous démontrer comment les Conseils d’administration qui se sont succédés depuis 70 ans ont fait de la CARMF la première des caisses de professions libérales.
La CARMF :
- verse la meilleure retraite moyenne des professions libérales (rapport de la Cour des comptes 2015) ;
- a le plus faible taux d’erreur de calcul des pensions, 0% (Capital n° 321 juin 2018) ;
- dispose des réserves les plus importantes derrière l’Agirc Arrco (caisse autrement plus importante en nombre d’affiliés) (Capital n° 321 juin 2018) ;
- obtient un rendement des placements financiers en 2017 de 8,3 % pratiquement le triple de l’Agirc Arrco, le double de la caisse des avocats (Capital n° 321 juin 2018).
Si l’on rajoute que le rendement des cotisations est de 5 %, que nous avons inventé le temps choisi et que nous avons adopté le régime par points il y a plus de vingt ans, toutes choses que s’apprête à intégrer le régime universel, on peut se demander si le modèle de ce régime universel ne serait pas la CARMF ?
Inutile de faire une copie quand on dispose de l’original.
Complétons ce tableau par un système de prévoyance plus performant que son homologue du service public, le plus efficace de toutes les professions libérales, et un fonds d’action sociale qui fait d’elle la caisse libérale la plus généreuse.
Je dirai donc que pour ses 70 ans, la mission est accomplie.
Merci à la CARMF, son personnel et ses élus qui ont largement démontré leur efficacité.
Cependant l’avenir est incertain et l'horizon s'obscurcit.
Le décret placements, première version passée en mai 2017, devait se traduire par un manque à gagner de 1,8 milliard d’euros (voir ICI). Nous avions un espoir d’amélioration, certes mesuré, dans une seconde version du texte, mais celle-ci s’est révélée tout aussi néfaste. À la CNAVPL, face à ce second projet, MGFrance et la CSMF au sein de leurs organisations respectives, le CNPL et l’UNAPL, se sont abstenus plutôt que de voter contre. Qui ne dit mot consent ?
Mais au-delà, nous ne sommes pas à un paradoxe près de la part de l’État, lui qui finance la retraite des fonctionnaires, sans aucun provisionnement, par l’impôt, c’est-à-dire l’argent de la collectivité, mais fait en sorte que ceux qui financent leur retraite sur leurs fonds propres soient handicapés !
Ce qu’il ne sait pas faire, il empêche les autres de le faire.
Le régime universel : cette réforme qui arrive à un moment où, somme toute, les retraites ne vont pas si mal, aurait-elle d’autres ambitions ? (voir ICI)
Alors que ce projet se dessine à l’horizon, comprenez notre inquiétude, nous qui détenons les leçons du passé.
Monsieur le Président a garanti l’euro cotisé. Il n’a dit ni à combien, ni combien de temps, de sorte qu’une fois les réserves intégrées au régime universel, si la retraite est bien garantie, la valeur du point ne l’est pas sur le long terme… Henry FORD disait : « tout le monde peut choisir la couleur de sa voiture, pourvu que ce soit noir ».
Le ministère nous dit : « tout est négociable, pourvu que le plafond de la cotisation retraite soit à trois/quatre fois le plafond annuel de la Sécurité sociale, que le rendement soit aux alentours de 5 %, que le montant des cotisations soit inchangé et que les retraites soient par points (valeur non garantie) à partir de 62 ans » et les réserves intégrées au régime universel.
Mais à part cela tout est négociable !
Tout cela annonce la fin de la CARMF
Il a été reproché à mon prédécesseur à la CARMF de trop en dire. Et pour cause, le silence est l’espace des trahisons en catimini. La CARMF choisit le chemin de l’honneur. Nous continuerons à suivre l’exemple de ceux qui nous ont précédés depuis 70 ans pour faire le mieux possible et surtout pour vous informer, sans filtre, sans parti pris et de façon totalement désintéressée.
Comme elle l’a fait depuis 70 ans quand on la laisse travailler, la CARMF développe sa stratégie pour assurer une retraite décente à long terme. Aujourd’hui on sait d’ores et déjà qu’elle peut garantir la valeur du point au moins jusqu’en 2040.
Réformer nous sommes pour, nous le faisons depuis 70 ans, casser ce qui fonctionne, nous sommes contre.
Avec mes confraternelles amitiés.
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