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Éditorial : bilan

Je dérange des syndicats qui demandent ma tête, mes écrits ne plaisent pas à certains fonctionnaires, on modifie le code de la sécurité sociale à mon intention*, je ne sais pas si je serai encore Président dans quelques semaines. L’heure semble donc au bilan, vous le trouverez en dernière page.

Les idées ont pour moi toujours été plus importantes qu’un poste ou une médaille. Je n’ai jamais fait partie de ceux qui n’ont aucun désir de troubler un gouvernement, qui leur assure complaisamment tous les moyens de leur concupiscence, ceci au prix de ma propre tête, sans aucun regret. Vos honneurs, ma fonction ne m’ont jamais changé, je suis resté un homme libre, capable de réfléchir par moi-même, ni acheté, ni vendu. Je n’ai jamais rien fait contre ma conscience, même si l’État me le demandait. Je n’ai connu que le langage de la vérité qui est simple et je me suis toujours appuyé sur des chiffres, des faits et rien d’autre. Aucun n’a été mis en défaut depuis plus de 20 ans.

Ce bilan est à mettre sur le compte d’une équipe. Nous avons été élus avec une mission : contenir les charges. Chaque fois que cela a été de notre ressort, nous avons respecté ce contrat, améliorer sans dépenser plus a été notre devise. L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, le désintéressement, la générosité et la capacité à servir les autres ont été les qualités de vos administrateurs.

Ils ont fait tout cela dans un quasi bénévolat, et nous payons pour notre liberté. Pour ma part, j’ai perçu sur 18 ans en moyenne moins de 5 500 € par an, à comparer aux 10, jusqu’à presque 30 fois plus que certains élus aux unions ou Présidents de syndicats. Comme l’argent ne vient pas de leurs adhérents, qui les emploie ? Cherchez l’erreur.
Je dois remercier aussi le personnel et le directeur, qui accomplissent des tâches de plus en plus lourdes, sans se plaindre. Jamais un jour de grève en 18 ans, jamais un mouvement d’humeur. J’ai été très touché quand quasiment tous sont allés défiler spontanément devant l’Assemblée Nationale contre la loi liberticide de 2014, montrant par là qu’ils sont solidaires, ont à cœur le bon fonctionnement de notre institution et défendent les mêmes valeurs que vos élus.

Ce bilan ne comporte pas les échecs, les voici :

Bas revenus : seules quatre caisses en France ont trois régimes obligatoires (base, complémentaire et ASV). La cotisation forfaitaire devient inique pour les bas revenus, empêchant les remplacements, le travail à temps partiel, décourageant les installations. J’ai pendant des années harcelé la Direction de la Sécurité sociale, le Ministère pour expliquer que nos cotisations pouvaient dépasser 40 % du revenu, et fait des propositions simples sans coût. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. J’avais réussi à convaincre les syndicats d’accepter des dispenses facultatives pour les bas revenus. Ils ont signé pour ensuite abandonner les plus faibles.

Tutelle : je n’ai pas su faire avec ceux qui font les lois mais ne les respectent pas. Le code de la Sécurité sociale précise clairement où se situe le pouvoir, attribué aux affiliés qui élisent leurs responsables. En donnant le pouvoir à des fonctionnaires et à une minorité non élue, la loi n’est plus respectée, les textes ne leur donnent aucun pouvoir de décision et ils n’ont pas la légitimité du peuple. L’arbitraire et le copinage ont pris le pas sur la démocratie.

Syndicats : je n’ai pas su faire avec ceux qui font le contraire de ce qu’ils disent et disent le contraire de ce qu’ils font. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’ai proposé au Dr Chassang un poste de coopté pour lui-même ou la personne de son choix : pas de réponse. J’ai fait élire au Conseil d’Administration des représentants MGFrance : échec. Ces syndicats ont voté en toute connaissance de cause contre la réforme ASV actuelle, pour renier ensuite cette position. En 2011 ils signent des propositions communes pour l’ASV pour les renier le lendemain. Ils prétendent défendre la retraite à 65 ans, mais à la CNAVPL ils votent pour la retraite à 67 ans pour les autres sections. Quand nous serons les derniers, on nous imposera l’alignement.

Dans le régime de base, géré par la CNAVPL, profitant de la loi sur les retraites de 2012, les syndicats dits représentatifs des professions libérales ont obtenu 6 postes d‘administrateurs désignés et non élus, face aux 10 présidents élus de chacune des caisses libérales. La CNAVPL gère le régime de base, mais la loi lui donne plus de pouvoir et un droit de regard sur la gestion administrative des sections, ainsi que sur les modifications statutaires des régimes complémentaires.

Dans le régime complémentaire, pour la première fois, la tutelle bloque nos décisions, au seul motif qu’elles n’ont pas l’agrément de deux syndicats dits représentatifs sur six ! Les élections à la CARMF et les décisions du conseil élu ont-elles encore un sens si des non élus, minoritaires, ont tous les pouvoirs ? Il ne faudrait pas qu’ils importent les erreurs de l’ASV dans le régime complémentaire.

Pour l’ASV, la gestion est syndicale sans respect de la démocratie puisque la réforme a été négociée en coulisses avec deux syndicats seulement. Ainsi nos trois régimes sont sous la tutelle non plus de la seule Direction de la Sécurité sociale, mais aussi de nos syndicats, et très démocratiquement deux seulement. Comment sont-ils choisis ? Faute d’adhérents que l’on ne décompte plus depuis longtemps de peur du ridicule, la représentativité et le pouvoir sont distribués par les élections aux URPS.

Outre des élections de la dernière chance pour la médecine libérale, elles concernent aussi l’avenir de votre retraite. La démographie médicale et le revenu des actifs, pilotés par les négociations conventionnelles sont en effet les deux premiers facteurs d’équilibre de la retraite, bien avant tous les autres.

Le résultat dépendra de la léthargie de la majorité silencieuse. Vous n’aurez de droits que ceux que vous défendrez et celui qui ne défend pas ses droits mérite de les perdre. N’oubliez pas qu’on ne peut régler les problèmes avec ceux qui les ont créés. Je suis surpris de voir ceux qui n’ont pas bougé devant un C prenant 1 € en bientôt neuf ans faire de la démagogie préélectorale, comme chaque fois, pour mieux oublier après. 4 généralistes sur les 200 premiers aux ECN, n’est pas non plus le résultat d’une bonne valorisation de la profession. Jugez les sur leur bilan, comme je veux être jugé sur le mien.

* Sur www.carmf.fr

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