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Octobre 2019

editoÉditorial : Et maintenant ?

Le Haut-Commissaire à la réforme des retraites (HCRR) a rendu son rapport basé sur des préconisations en dix points (voir page 2) après dix-huit mois de concertation. Quelle concertation ? La CARMF a bien été conviée à des échanges avec l’équipe du HCRR, sur huit de prévus, il n’y en a eu que deux !

Aurions-nous posé des questions qui dérangent ? On nous a préféré, nous dit-on, des échanges citoyens, des contributions internet ! Sur des sujets d’une telle technicité, nécessitant de hautes compétences, on a exclu les caisses de retraite ! Je vous laisse juge.

Heureusement, nos confrères des syndicats ont été mis dans la boucle par le HCRR, mais là encore pas de concertation, ils ont été conviés à écouter la messe, mais pas à la chanter.

 

En fin de compte une réforme concertée, sans concertation, je dis bravo politiquement ! Mais techniquement ?

 

Le HCRR parmi ses éléments de langage, largement diffusés auprès de ses troupes, nous dit que les médecins seraient des égoïstes catégoriels ! Je tiens à rappeler ici :

 

 

Mais alors pourquoi aucune autre profession, aucun autre syndicat, à l’exception d’un seul qui soutient du bout des lèvres, ne veut de cette réforme ? Sommes-nous des incompétents caractériels ?

Nous reviendrons en pages suivantes sur cette réforme dont la modification d’un seul des paramètres impacte radicalement la structure, donc le résultat et bien sûr le caractère solidaire. Dans le projet de réforme, nous constatons que le régime universel est devenu régime unique, il n’est plus question d’autres caisses. D'ailleurs tant qu‘à faire une retraite unique, avec un régime unique, pourquoi ne pas faire un salaire unique ? À chacun selon ses besoins ou à chacun selon ses moyens ? D’autres y avaient pensé…


Et pourtant, nos parcours sont tellement différents. Qu’y a-t-il de choquant à s’organiser de façon catégorielle pour que sa retraite soit paisible à partir du moment où l’on contribue à la solidarité ? Et dans le cas de la CARMF, rappelons que cela ne coûte pas un seul centime d’argent public.


En quoi la baisse de 30 % de la retraite des jeunes confrères est une avancée solidaire, pour ne pas dire sociale ? En quoi la disparition de notre caisse est une bonne nouvelle pour la profession ? En quoi une collecte unique de nos cotisations retraite par les URSSAF va donner un avenir meilleur aux futures générations ? Rappelons que le taux de recouvrement des cotisations à la CARMF dépasse au final 99 %, et qu'il y a 0 % d'erreur sur les liquidations des pensions (magazine Capital - juin 2018).


En quoi payer 20 % de cotisation en moins FISCALISABLE est une bonne nouvelle pour les jeunes confrères ? Cela transforme une cotisation sociale déductible en impôt. Et ce n’est pas les magnifiques produits de défiscalisation qu’on leur propose qui sauveront nos jeunes confrères ! Je recevais encore ce matin un appel à l’aide d’une consoeur ruinée par la faillite de sa « défiscalisation ».

Mais il nous faut aussi ici aborder le règlement des droits du passé. Le HCRR nous dit : « dormez sur vos deux oreilles grâce au régime universel, ce sont les 20 millions de cotisants qui paieront vos droits du passé, sans même absorber la totalité de vos provisions techniques, grâce à la théorie du tuilage ». À cet égard, nous réclamons à cor et à cris des études chiffrées précises et opposables que nous n’avons jamais obtenues. D’abord tout cela fera plaisir aux professions qui paieront davantage grâce à la réforme, d’apprendre qu’ils financent nos retraites. Mais surtout le régime universel va débuter sa carrière avec 20 ans minimum de déficit (équilibre technique attendu entre 2040 et 2056) et le régime universel devra intégrer les 1 000 milliards de dettes des fonctionnaires et des régimes spéciaux. Mais bien sûr tout va bien se passer ! Je ne vous parle même pas ici des cadeaux et autres points gratuits qu’il faudra négocier (pénibilité, invalidité…) et intégrer au passif du futur régime universel/unique.


En conclusion, bien que cette réforme soit en partie conforme au mode de fonctionnement de la CARMF, je ne peux moralement accepter de la soutenir en l’état, car elle condamne les jeunes générations de médecins à une retraite future très insuffisante et plonge les anciens dans l’inconnu. Avec mes confraternelles et combatives amitiés

Thierry Lardenois

Président de la CARMF

 



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